Le 07 mai, le journal le Courrier publiait un article évoquant l’occupation du hall de l’Uni Mail par des étudiants , et leurs revendications pour que le rectorat rompe tout contact avec les Universités israéliennes.
Les Amis Suisses ont adressé une réponse en lien avec les propos tenus sur l’Université Hébraïque de Jérusalem.
Bonjour,
Nous vous écrivons en notre qualité de représentants de l’Association des Amis Suisses de l’Université Hébraïque de Jérusalem.
Notre Association a pour but de promouvoir en Suisse Romande, le travail de l’Université Hébraïque de Jérusalem, de faire connaître les travaux de recherche menés par l’Université et de soutenir ses étudiants, professeurs et chercheurs.
Nous souhaitons répondre à l’article publié dans l’édition du Courrier le mardi 07 mai 2024.
Dans cet article, intitulé « Un air de grand soir » vous évoquez l’occupation du hall de l’Uni Mail par des étudiants de l’Université de Genève, ainsi que leur demande d’une prise de position du rectorat sur la situation à Gaza.
Vous indiquez notamment les exigences des étudiants que l’Université de Genève rompe tous ses liens avec les Universités Israéliennes.
Au sujet de l’Université Hébraïque de Jérusalem, vous mentionnez, « L’université hébraïque de Jérusalem (HUJI), fondée en 1918 lorsque la région était sous contrôle militaire britannique, est notamment épinglée dans la lettre adressée au rectorat. Début mars, l’institution a suspendu une professeure titulaire «en raison de ses positions contre l’Etat d’apartheid, le génocide et le sionisme». En avril, cette même professeure a été arrêtée et détenue pour suspicion d’incitation à la violence. «Ce n’est qu’un exemple parmi les milliers d’académiciens palestiniens qui ont été arrêtés, incarcérés, torturés et tués par le régime d’apartheid israélien», poursuit la lettre. » (sic)
Ce que vous indiquez est faux et ne correspond pas à la réalité des faits que nous souhaitons rappeler :
La professeure dont il est fait mention dans votre article s’appelle Nadera Shalhoub-Kevorkian. Elle occupe la chaire Lawrence D. Biele en droit à l’Institut de Criminologie de la Faculté de droit de l’Université Hébraïque de Jérusalem. Ses recherches au sein de l’Université Hébraïque de Jérusalem portent sur le crime de féminicide et d’autres formes de violence genrée, la violence contre les enfants dans les zones de conflit, les crimes d’abus de pouvoir dans les contextes coloniaux, la surveillance, la sécurisation et le contrôle social.
En mars 2024, elle a tenu des propos qui pouvaient être perçus comme niant les viols de femmes commis par les terroristes du Hamas lors des attaques du 07 octobre, et des propos par lesquels elle accusait Israël de génocide. Elle a été suspendue de ses fonctions de Professeur par la direction de l’Université puis après un entretien avec le Recteur de l’Université a été réintégrée dans ses fonctions le 27 mars 2024. (cf lien ci-dessous sur la confirmation des crimes sexuels commis par le Hamas)
Elle a en effet été arrêtée par la Police Israélienne puis relâchée quelques heures plus tard.
Dans un communiqué officiel, la direction de l’Université Hébraïque de Jérusalem s’est fermement opposée à cette arrestation.
Nous vous relayons ici le contenu de ce communiqué « L’Université hébraïque s’est opposée fermement à bon nombre des déclarations faites par le Professeur Shalhoub-Kiborkian il y a environ un mois, et a également agi fermement sur cette question. En même temps, nous sommes très perturbés par l’arrestation du Professeur Shalhoub-Kivorkian, basée sur les déclarations qu’elle a faites publiquement. Dans un pays démocratique, il n’y a pas de place pour arrêter une personne pour de telles déclarations, aussi scandaleuses soient-elles. Nous demandons la libération immédiate du Professeur Shalhoub-Kiborkian de la détention. » (sic)
La Professeure Shalhoub-Kevorkian continue d’enseigner au sein de l’Université Hébraïque de Jérusalem.
Les temps sont trop graves pour que l’on se permette d’être approximatif et de jouer avec la réalité des faits.
L’article reprend également les propos des militants qui considèrent, que les Universités Israéliennes sont, je cite « pleinement impliquées dans le projet de colonialisme de peuplement et génocidaire de l’Etat d’Israël ».
J’invite ces mêmes militants à prendre connaissance de la diversité et multiculturalisme qui règnent au sein de l’Université Hébraïque de Jérusalem.
Le Campus est un lieu de tolérance et de savoir où étudient et enseignent ensemble juifs israéliens, arabes israéliens, palestiniens et étudiants du monde entier.
J’invite ces mêmes militants à se rendre sur le Campus pour juger par eux même de ce vivre ensemble et de cette coexistence. Toutes les universités israéliennes œuvrent pour la recherche, le progrès, le savoir, autant de valeurs fondamentales et nécessaires pour la Paix.
Dans le cadre de la transparence que vous devez à vos lecteurs, nous vous remercions de bien vouloir publier ce droit de réponse que nous relaierons sur notre site et réseaux de communications.
Cordialement,
Pour les Amis Suisses de l’Université Hébraïque de Jérusalem.
Marie Cohen
*pour rappel, les viols et violences sexuelles subies par les victimes du 07 octobre ont été confirmées par la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits dans son rapport présenté au Conseil de Sécurité de l’ONU le 11 mars 2024https://press.un.org/fr/2024/cs15621.doc.htm