A 30 km de Jérusalem, à Bet Shemesh, se situe la grotte de Te’omim. Cette grotte très prisée des visiteurs, servit notamment de refuge aux membres de l’insurrection menée par Bar Kokhba.
Depuis 2009, d’importantes fouilles archéologiques, y sont menées conjointement par des équipes de l’Université Bar Ilan et du Centre de recherche des grottes de l’Université Hébraïque de Jérusalem.
Les équipes ont déjà mis la main sur 120 lampes à huile intactes, mais aussi des armes, des pièces de monnaie, des vases, et trois crânes humains. La disposition très précise des lampes et des crânes indique que tout avait été mis en place dans un but rituel.
Dans une étude publiée le 4 juillet, dans la prestigieuse Harvard Theological Review , les archéologues Eitan Klein et Boaz Zissu «affirment avec la prudence nécessaire que des cérémonies de nécromancie ont eu lieu dans la grotte de Te’omim lors de l’Antiquité tardive, et que cette grotte a servi de temple (nekyomanteion) dans cet objectif».
Les artefacts trouvés (lampes à huile, armes, crânes) ont été prélevés pour être étudiés et soumis à des analyses au carbone 14. Les analyses ont révélé qu’ils dataient du IIe au IVe siècle de notre ère.
Bien que le christianisme se soit enraciné en Europe et dans certaines régions du Levant à partir du IIIe siècle, le paganisme avait encore pignon sur rue durant les dernières décennies de l’Empire romain d’Occident. Les objets trouvés dans les boyaux de la grotte de Te’omim auraient été employés lors de rituels de nécromancie, visant à communiquer avec les défunts.
Toujours selon l’article publié, ce type de rites prenaient place dans des tombeaux ou des cavernes, parfois situées à proximité de cours d’eau. Ces nekyomanteion étaient considérés comme des oracles des morts », véritables portes de communication avec les Enfers.